16 nov. 2009

Accueillir le surgissement de l'imprévisible...

Voici un texte de Jacques Salomé que nous aimerions vous partager...

L'homme ou le désir de maîtriser...
Nous avons, pour la plupart d’entre nous, une tendance vivace à vouloir anticiper et de préférence maîtriser en permanence ce qui peut surgir de l’immédiat ou du futur proche et lointain. Non que nous soyons en permanence sur le qui-vive ou la défensive, mais cela nous rassure, semble-t-il, de prévoir et aussi de contrôler ou de tenter exercer une influence sur le surgissement de l’imprévisible.Toute l’histoire de l’homme peut s’entendre comme la tentative tenace, pathétique et souvent couronnée de succès, d’exercer un pouvoir sur son environnement, de le modifier, de le soumettre à ses besoins ou à ses pulsions ! (...)
Le cheminement de l’homme occidental est en ce sens exemplaire et il semble malheureusement devenir une référence pour l’ensemble de la planète.

L'abandon, le lâcher-prise... pour accueillir le miracle de l'imprévisible...
L’abandon, le lâcher-prise que certains recherchent, consiste d’une certaine façon à renoncer à une anticipation visant à la maîtrise du futur proche. Une manière d’entrer dans le mouvement de la vie au présent, de l’accompagner en respectant son rythme et ses ressources. Les planifications, les programmations et les organisations de toutes sortes, pour utiles qu’elles soient, laissent peu de place à l’improvisation ou plus simplement à l’accueil de l’imprévisible.Nous risquons ainsi de passer à côté des petits miracles du quotidien. Il semble que nous ayons de moins en moins de temps pour nous arrêter, accueillir, accompagner un événement, amplifier une rencontre qui auraient pu se révéler à nous chargés de possibles et de découvertes et transformer notre regard ou notre relation au monde.
Disponibilité et confiance...
Il y a, me semble-t-il, comme une accélération de plus en plus grande du temps, due à un éparpillement, à une sollicitation de notre attention qui nous décentre et parfois nous égare. Les comportements consommatoires laissent peu de place à un espace de rêve ou d’accueil dans lequel viendraient se loger l’inattendu ou se bercer la part de mystère qui est au coeur de toute vie. Accueillir l’imprévisible suppose une double disponibilité vis-à-vis de soi-même et vis-à-vis d’autrui. Vis-à-vis de soi-même, quand nous ne cultivons pas l’auto-privation, quand nous sommes bien ancrés dans le présent, quand chacun de nos actes est en cohérence avec nos ressentis et nos valeurs, quand nos énergies ne sont pas mobilisées à gérer des situations passées ou à nous défendre contre des situations agressives au présent. Cela suppose aussi un bon ancrage et une capacité à se faire confiance.

Dans la confrontation... le surgissement de possibles...
C’est par la confrontation que peut naître le surgissement de possibles que nous n’avions pu envisager jusque-là et qui peuvent nous étonner et nous transformer.Vis-à-vis d’autrui pour accepter de se confronter à lui, de se laisser éventuellement influencer pour agrandir son propre champ d’action, pour mieux exister dans la richesse de nos différences.

"Comment un miracle peut-il arriver ? En sachant l’accueillir ", disait ma grand-mère.

1 commentaire:

  1. Merci pour ce texte qui m'a permis de me remettre en question au sein même de ma famille, de reconsidérer la relation établie avec mes enfants et de continuer à avancer .......
    VS

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