6 mars 2010

3ème dimanche de Carême

Comme chaque dimanche, nous vous proposons un extrait des textes du jour et un extrait de méditation sur le désert...

Moïse gardait le troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à l'Horeb, la montagne de Dieu. L'Ange du Seigneur lui apparut au milieu d'un feu qui sortait d'un buisson. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. Moïse se dit alors : "Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas ?" Le Seigneur vit qu'il avait fait un détour pour venir regarder, et Dieu l'appela du milieu du buisson : "Moïse ! Moïse !

Il dit : "Me voici !"

Dieu dit alors : "N'approche pas d'ici ! Retire tes sandales car le lieu est une terre sainte ! Je suis le Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac, Dieu de Jacob." Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. Le Seigneur dit à Moïse : "J'ai vu, oui, j'ai la misère de mon peuple qui est en Egypte, et j'ai entendu ses cris (...) je connais ses souffrances (...) je suis descendu pour le délivrer et le faire monter de cette terre vers une terre spacieuse et fertile (...) Et maintenant, va, je t'envoie !"


Livre de l'Exode, chapitre 3, versets 1 ss


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" Il faut sans cesse marcher. La solitude n’est pas la Terre Promise, il ne vous est pas loisible de vous y « installer », dans le confort d’habitudes chères, ou dans une égoïste tranquillité. Le Verbe y est votre nourriture. Mais c’est aussi debout, les reins ceints et le bâton à la main qu’il faut manger cette Pâque. Vous êtes un pèlerin sans « chez-soi », sans bagages, sans assurance du lendemain. Le désert, pour l’homme qui s’y aventure, n’est pas une « résidence » mais une « piste » sur laquelle il se hâte pour atteindre, selon une belle image « un paysage d’où on ne revient pas ». Ce paysage c’est Dieu Lui-même vu à découvert et seule la mort nous le montre ainsi. L’amour doit vous aiguillonner et vous rendre comme impossible de trouver un charme quelconque à vous construire un refuge commode. Soyez disponible et malléable. Le Peuple Elu ne savait qu’une chose : il marchait vers la Terre Promise, dans l’ignorance des étapes. Dans cet Exode, le Seigneur avait toutes les initiatives. On s’arrêtait, on se mettait en route, on s’orientait au seul signal de la nuée que l’on suivait aveuglément. Il vous est demandé cet abandon qui repose sur la foi en la Sagesse, la Puissance et l’amour de votre Père des Cieux.

Il sait tout,
Il peut tout,
et il m’aime.

Gravez cela dans votre cœur et sur la paume de vos mains. Moïse chante cette maternelle sollicitude de Dieu à laquelle l’Ermite doit se confier. C’est de vous qu’il s’agit :

« Au pays de la steppe, il l’adopte, dans la solitude éclatante du désert.
Il l’entoure, il l’élève, il le garde comme la prunelle de son œil.
Tel un vautour qui veille sur son nid plane au-dessus de ses petits ;
Il déploie ses ailes et le prend, il le soutient sur son pennage.
Le Seigneur est seul pour le conduire, point de Dieu étranger avec lui. »
Extrait de L'Ermitage, un moine, éditions Ad Solem
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