"Il me semble qu'au-delà du principe d'espérance, au-delà d'une volonté de reprendre en main notre histoire, c'est une certaine gaieté qui nous fait défaut. Je dis bien "une certaine", car celle que j'évoque ne s'apparente pas aux rigolades convenues, encore moins à la dérision généralisée ou aux sarcasmes malins (...) La joie véritable, celle que nous avons perdue, c'est celle de l'aube, des printemps, du lilas, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui engagent."
Jean-Claude Guillebaud, Le goût de l'avenir, Seuil 2003