31 janv. 2010

Pas de vie humaine sans foi...

Nous vous partageons cet extrait d'un ouvrage de Christoph Theobald qui éclaire notre expérience de foi.
Qu'est ce que nous apprend le "passeur" de Galilée ?
D'abord et avant tout ceci : Jésus nous apprend qu'il n'y a pas de vie humaine sans "foi". Comprenons bien ce mot si galvaudé de "foi" et ne pensons pas trop vite au "Credo" de Nicée-Constantinople ni même à des enseignements proprement chrétiens. Pensons à l'acte élémentaire de confiance que nous posons tous les jours pour pouvoir vivre : la vie mérite-t-elle d'être vécue ? Tient-elle sa promesse ? Rien ne le garantit d'avance : pour vivre, il n'y a pas d'autre chemin que de faire "crédit" !
Il n'y a pas de vie humaine sans foi
On entend ce langage élémentaire de la foi traverser tous les domaines de notre existence : "croyance" et "créance" sont étymologiquement voisines ; "faire crédit", "éprouver la fiabilité", "se fier à quelqu'un", tout cela est nécessaire dans le monde financier et économique comme dans nos relations les plus intimes, et pas uniquement dans la sphère religieuse. L'ensemble de nos échanges, voire toute notre vie en société, est fondé sur une confiance inaugurale ou intiale.
Et c'est ce qui caractérise l'homme ; les anthropologues nous l'apprennent : à la différence de l'animal, l'être humain est radicalement inachevé quand il naît et il le reste tout au long de son existence. Cet inachèvement constitutif fait appel à sa capacité à faire confiance en la vie, à y croire. Mais il doit passer chaque fois un "seuil" quand il laisse la peur devant l'inconnu céder la place au simple courage d'être et de vivre ; toutes les cultures le savent en accompagnant ces passages décisifs par leurs rites d'initiation.
Ces seuils, personne ne peut les franchir seul. Pour chacun de nous, ces "nouvelles naissances" supposent déjà des relations, parentales ou autres, qui nous précèdent : nous sommes réellement engendrés à faire confiance, sans toutefois que la responsabilité de notre décision de croire ou de ne pas croire en la vie puisse nous être enlevée. Qui ne se souvient pas d'avoir entendu une parole décisive d'un autre ou d'avoir vu dans son regard bienveillant la possibilité de faire soi-même le pas qui coûte ! A certaines étapes de notre existence, il nous paraît suffisant de vivre sur la vitesse acquise ; mais à des moments de passage ou de crise, l'acte de foi inaugural en la vie doit être réactivé. Dans ces situations, nous avons vraiment besoin de personnes capables de susciter la foi ou de la ressusciter. Nous avons besoin de "passeurs".
C'est alors que nous découvrons que le "passeur" de Galilée s'intéresse d'abord et avant tout à cette "foi" comme unique source de vie : "C'est ta foi qui t'a sauvé", dit-il à tant d'hommes et de femmes rencontrés en situation de nécessité : celui qui depuis douze ans souffre d'hémorragies, les porteurs du paralytique, le centurion attaché à son esclave malade et sur le point de mourir,etc. Jésus nous apprend ainsi qu'il n'y a pas de vie humaine sans "foi".
Christoph Theobald, Transmettre un Evangile de liberté, Bayard, 2007

2 commentaires:

  1. Merci infiniment pour ce beau passage ! Une fois de plus, je me sens profondément rejointe par votre réflexion et votre recherche... J'ai l'impression de vivre quelque chose qui va dans le même sens, ici. Ma prière vous accompagne, Affection, Anne

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  2. Il est certain qu'il ne peut y avoir de vie humaine sans foi, mais honnêtement je dois avouer qu'il m'est bien difficile parfois d'accorder ma confiance ou de me fier à quelqu'un.
    Pourquoi une telle réticence envers mes congénères alors que j'ai en Dieu une foi et une confiance indéfectible ?
    Je vais réfléchir au problème ...
    MERCI pour ces textes qui en suscitant des interrogations nous font forcément avancer.
    VS

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